Les aventures de Sophie, CLAUDEL (Paul)

3 500,00 CHF

CLAUDEL (Paul). – Les Aventures de Sophie.

Paris, Gallimard, 1937. In-12.

Reliure à la bradel en demi-vélin. Pièce de titre rouge.

Édition originale.

Un des 230 exemplaires sur Alfa Navarre.

Envoi

Envoi autographe émouvant à fort arrière-plan biographique à Gaston Joseph Marie Antoine Vetch :

« A Gaston Vetch, en souvenir de l’Ernest Simons ! »

Ex-libris gravé de Gaston A. Vetch collé sur le contreplat.

Contexte

Cet envoi en apparence anodin nous raconte l’histoire d’une rencontre décisive dans la vie et l’œuvre de Paul Claudel, car Gaston Vetch est le fils de Rosalie Scibor-Rylska, alors Rosalie Vetch.

En 1900, à la suite de déboires financiers, Rosalie et son mari quittent Marseille pour la Chine à bord de l’Ernest Simons. C’est sur ce navire que Paul Claudel, alors consul de France à Fou-Tchéou, rencontre le couple Vetch et leurs quatre enfants, dont Gaston.

Cette traversée entre la France et la Chine est capitale dans la vie de Claudel.

Elle marque le début de sa relation passionnée et tragique avec celle qui sera sa maîtresse, sa muse, son grand amour, “sa Rose”.

Enceinte de Claudel, Rosalie Vetch quitte la Chine en août 1904 et ne donnera plus de ses nouvelles pendant treize ans. Claudel vit ce silence (elle lui renvoie ses lettres) comme une trahison :

« Et voici que, comme quelqu’un qui se détourne, tu m’as trahi, tu n’es plus nulle part, ô Rose ! »

Naîtra une fille illégitime, Louise, le 22 janvier 1905.

Rosalie, « la Rose »

Rose a inspiré les personnages d’Ysé dans Partage de midi et de Prouhèze dans Le Soulier de satin.

Il écrivait dès 1905 à Francis Jammes, en pleine rédaction du Partage de midi :

« Vous savez que je fais un drame qui n’est autre que l’histoire un peu arrangée de mon aventure. Il faut que je l’écrive. J’en suis possédé depuis des années, et cela me sort par tous les pores. »

L’histoire s’arrête finalement en novembre 1951 au cimetière de Vézelay où l’on peut lire, au dos de la croix de fer qui orne la pierre tombale de Rosalie-Rose :

« Seule la rose/est assez fragile pour exprimer l’éternité »

(extrait des Cent phrases pour éventails).

Ou bien peut-être s’arrête-t-elle avec la mort de Claudel, le 23 février 1955, à l’âge de 86 ans.

Ou peut-être encore bien après, lorsque Louise, témoignage vivant de cet amour, fut invitée à Chaillot par Antoine Vitez, à l’âge de 83 ans, à voir Le Soulier de satin.

(Longtemps passée sous silence, cette histoire sera mentionnée dans la nouvelle édition du Théâtre dans la Bibliothèque de la Pléiade, en 2011. En 2017 paraissent, sous le titre de Lettres à Ysé, les missives que Claudel lui a adressées, avec quelques-unes de ses lettres, dans une édition posthume de Gérald Antoine.)

Provenance

Ex-libris gravé de Gaston A. Vetch collé sur le contreplat.

Ex-libris conçu par Gaston Vetch lui-même, auteur du dessin et de la conception.

Devise latine : “Famam Extendimus Factis” — « Nous propageons notre renommée par nos actes ».

Importance

Exemplaire d’un exceptionnel intérêt littéraire et humain, révélant le lien secret entre Claudel et Rosalie Vetch à travers un envoi aussi pudique que révélateur.

Ce volume n’est pas seulement une édition originale : c’est une trace intime d’un amour fondateur, un objet de littérature autant qu’un témoin biographique, incarnant toute la tension entre le mysticisme claudélien et son expérience charnelle du monde.

CLAUDEL (Paul). – Les Aventures de Sophie.

Paris, Gallimard, 1937. In-12.

Reliure à la bradel en demi-vélin. Pièce de titre rouge.

Édition originale.

Un des 230 exemplaires sur Alfa Navarre.

Envoi

Envoi autographe émouvant à fort arrière-plan biographique à Gaston Joseph Marie Antoine Vetch :

« A Gaston Vetch, en souvenir de l’Ernest Simons ! »

Ex-libris gravé de Gaston A. Vetch collé sur le contreplat.

Contexte

Cet envoi en apparence anodin nous raconte l’histoire d’une rencontre décisive dans la vie et l’œuvre de Paul Claudel, car Gaston Vetch est le fils de Rosalie Scibor-Rylska, alors Rosalie Vetch.

En 1900, à la suite de déboires financiers, Rosalie et son mari quittent Marseille pour la Chine à bord de l’Ernest Simons. C’est sur ce navire que Paul Claudel, alors consul de France à Fou-Tchéou, rencontre le couple Vetch et leurs quatre enfants, dont Gaston.

Cette traversée entre la France et la Chine est capitale dans la vie de Claudel.

Elle marque le début de sa relation passionnée et tragique avec celle qui sera sa maîtresse, sa muse, son grand amour, “sa Rose”.

Enceinte de Claudel, Rosalie Vetch quitte la Chine en août 1904 et ne donnera plus de ses nouvelles pendant treize ans. Claudel vit ce silence (elle lui renvoie ses lettres) comme une trahison :

« Et voici que, comme quelqu’un qui se détourne, tu m’as trahi, tu n’es plus nulle part, ô Rose ! »

Naîtra une fille illégitime, Louise, le 22 janvier 1905.

Rosalie, « la Rose »

Rose a inspiré les personnages d’Ysé dans Partage de midi et de Prouhèze dans Le Soulier de satin.

Il écrivait dès 1905 à Francis Jammes, en pleine rédaction du Partage de midi :

« Vous savez que je fais un drame qui n’est autre que l’histoire un peu arrangée de mon aventure. Il faut que je l’écrive. J’en suis possédé depuis des années, et cela me sort par tous les pores. »

L’histoire s’arrête finalement en novembre 1951 au cimetière de Vézelay où l’on peut lire, au dos de la croix de fer qui orne la pierre tombale de Rosalie-Rose :

« Seule la rose/est assez fragile pour exprimer l’éternité »

(extrait des Cent phrases pour éventails).

Ou bien peut-être s’arrête-t-elle avec la mort de Claudel, le 23 février 1955, à l’âge de 86 ans.

Ou peut-être encore bien après, lorsque Louise, témoignage vivant de cet amour, fut invitée à Chaillot par Antoine Vitez, à l’âge de 83 ans, à voir Le Soulier de satin.

(Longtemps passée sous silence, cette histoire sera mentionnée dans la nouvelle édition du Théâtre dans la Bibliothèque de la Pléiade, en 2011. En 2017 paraissent, sous le titre de Lettres à Ysé, les missives que Claudel lui a adressées, avec quelques-unes de ses lettres, dans une édition posthume de Gérald Antoine.)

Provenance

Ex-libris gravé de Gaston A. Vetch collé sur le contreplat.

Ex-libris conçu par Gaston Vetch lui-même, auteur du dessin et de la conception.

Devise latine : “Famam Extendimus Factis” — « Nous propageons notre renommée par nos actes ».

Importance

Exemplaire d’un exceptionnel intérêt littéraire et humain, révélant le lien secret entre Claudel et Rosalie Vetch à travers un envoi aussi pudique que révélateur.

Ce volume n’est pas seulement une édition originale : c’est une trace intime d’un amour fondateur, un objet de littérature autant qu’un témoin biographique, incarnant toute la tension entre le mysticisme claudélien et son expérience charnelle du monde.